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« Anatòl » est a priori une immersion dans un monde bucolique, superstitieux qui n’est pas sans rappeler celui du classique «Gouverneurs de la rosée».
Tout tourne autour du personnage éponyme incarné par Chelson Ermoza. C’est un jeune homme pas très habile en matière de galanterie. Au départ trop naïf, quelque peu influençable, il est tiraillé entre une mère (Joe-Anne Joseph) qui chérit l’ambition de le voir remplacer le plus vite possible son père (Johny Zéphirin) en tant que hougan responsable du lakou. Ce dernier s’accroche trop à son pouvoir. Ce némésis campé par Félix Morisseau Leroy (l’auteur d’Anatol) fédère plusieurs travers dont le paternalisme exprimé par rapport à tout le monde, la mégalomanie…
Le ballet folklorique, la symphonie de deux percussionnistes s’ajoutent au jeu des acteurs. Des emprunts de slogan à la mode dont «Nou pa egare» dans les conversations, les bouffonneries du jeune frère (Dérilon Dérilus Fils) présenté comme retardé ont aéré cet ethnodrame de parenthèses de rire. La mort subite du père constitue en quelque sorte le climax de la pièce par le fait qu’elle met sur le tapis les conditions dans lesquelles l’avenir du « lakou » va se jouer.
Chancy Victorin
http://lenouvelliste.com/article/179307/quatre-chemins-foudize-presentate-anatol-au-centre-dart
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